Contre pose ou contre posture du Yoga

Contre posture ? Imposture d'un imposteur ?

Présente dans beaucoup de cours en France, elle se nomme Pratikriyasana, mais aucun texte n'en parle...

Alors pour entrevoir l'idée de la contre-posture essayons de comprendre les fondements du Yoga et voir si il y a une place à cette chose... La pratique des postures, permet d'apporter une connaissance des énergies dans le corps du pratiquant. Elle met en lumière l'architecture énergétique et permet alors de rencontrer, d'expérimenter les centres, les nadis et les adharas !

 

Plus personne de nos jours ne parle des adharas, lieu de force du corps et plus grand monde n'associe un pranayama, des dristis, des visualisations, des concentrations dans la posture.
En fait tout cela vient du Yoga du Sud, il reste un Yoga du corps, un Yoga pour ma part dénaturé, ou seule la forme extérieure est restée présente dans ce Yoga.
On recherche un bien être, un apaisement et on le trouve !
Alors tous ceux qui pratiquent dans cette idée ne tiennent pas les postures, ne font pas de pranayama dedans et glissent d'une posture à une autre dans une détente agréable et positive pour vivre un état de calme et de paix déjà bien supérieur au calme et paix qu'on peut rarement rencontrer dans notre vie.
Cela permet à des millions de gens de vivre un "Yoga de surface" et c'est bien !

Mais essayons de trouver la source de cet enseignement.
Nous pouvons remonter, dans cette idée du Yoga du Sud axée sur le corps, le dynamisme, la vigueur du corps et la thérapie au Yogi Krishnamacharya père spirituel de Desikashar, Iyengar et Pattabhi Jois, Sivananda, Van lisebeth et bien d'autres, se réclament de cette formation.
Tous ont développés la même recherche et la même idée faire du Yoga quelque chose d'accessible au plus grand nombre et une thérapie corporelle, donc une pratique très accès sur la prudence, la posture, la paix, le calme et une idée un peu farfelue, celle de la longévité de la vie. Une pratique qui dissocie les asanas et le pranayama, voir qui met de coté complètement le Pranayama.
Dans l'une des écoles de yoga que j'ai suivi, rattachée à Desikashar on ne faisait pas beaucoup de pranayama et une grande règle était de ne pas dépasser plus de 12 souffles en kapalabathi au risque de se griller les nadis...
Le jour du passage de mon diplôme, bien entré dans ma pratique devant le juri, je me suis mis à faire une longue série de Kapalabathi pendant 10 mn et j'ai vu la responsable de l'école venir me sortir de ma pratique de peur de je ne sais quoi...

Dans cette école, on m'a dit que la contre posture était une invention de Krishnamacharya ( à vérifier) mais je trouve que cela est bien dans l'idée.

Mais revenons au Yoga.
Pour ceux qui ont envie d'aller un peu plus loin et de sortir de cette idée de rechercher le calme ou la paix en eux ou qui l'on trouvé déjà dans le Yoga "du sud" il existe bien une autre profondeur dans cette pratique.
Celle qui va permettre à un individu de devenir un maître de l'intention et de l'énergie.
Ainsi derrière chaque posture se cache un secret à trouver et expérimenter.
La posture est une "caricature", un linga qui permet de nous connecter à autre chose que nous même. Tant qu'on pratique avec cette idée que "nous" faisons une posture nous n'irons pas plus loin que nous, avec ce grand danger de renforcer notre ego dans la pratique par le coté jubilatoire de la posture et de tomber dans : "regardez comme mon corps est beau et souple".
Le Hatha Yoga est là pour unir en nous la lune et le soleil (Ida et Pingala) afin de faire vibrer l'énergie au fond de nous, la kundalini endormie dans la base du corps, qui avant d'atteindre le sommet va nous permettre de découvrir toute notre architecture énergétique, précisément.
Ainsi la séance n'est plus là pour nous faire vivre le calme et la paix mais pour transcender notre corps et le faire muter vers un corps "glorifié" où l'énergie circule librement et peu prendre toutes les formes et les expérimentées directement en apportant connaissances et pouvoirs, les 2 axes de développement spirituel.
Une posture nous permet de vivre et expérimenter à chaque fois un nouveau monde, celui de la terre, celui de l'eau, celui de la terre combinée avec l'eau, ou de l'air avec le feu...
Tous les éléments ne s'assemblent pas harmonieusement entre eux et n'apportent pas les mêmes résultats.
Certaines postures permettent de travailler sur des archétypes comme des animaux et on rejoint ici la vision des chamanes et des animaux totems, il y a aussi les postures de thérapies, de forces, de pouvoirs.
Comme par exemple la posture du cadavre (chavasana) permet de vivre des états profonds de conscience modifiée et d'atteindre le voyage mystique ou de découvrir le non souffle ou encore de s'enfoncer dans un lieu où formes "humaines" et temps ont cessés et d'expérimenter ce que nous sommes sans le corps...

YSP : 49 Après avoir assimilé la posture, on en vient au contrôle du souffle qui consiste à arrêter les mouvements d'inspiration et d'expiration.

Autre exemple :
Dans Kurmasana la tortue
En expirant le souffle descend dans les pieds se coupe en deux et longe les jambes pour revenir à mulhadara.
En inspirant le souffle monte dans ajna et c'est un massage interne qui allonge la colonne vertébrale.
A un moment je laisse toutes les tentions disparaitre, plus aucune tension musculaire, relâchement total et je tente de m'endormir dans la posture, souvent en bas à vide.
La sensation psychologique est unique, ce sont mes sens qui entrent en moi et le monde extérieur disparait quand je prends la posture, je me retrouve dans mon monde, dans ma coquille, au fond de moi, dans... Allez voir !!!
Puis sur l'inspire quand je quitte la posture le monde extérieur revient...
On ne peut vivre cela avec autant d'intensité que dans cette posture.
Bien malin celui qui pourrait me dire qu'elle posture va amplifier la tortue ?

Chaque posture est unique et permet de vivre un archétype, un pan de la création, un univers total.
Il n'y a rien entre Bhujangasana (le cobra) et Sarvangasana (la chandelle), pas les mêmes postures, pas les mêmes centres touchés, pas du tout les mêmes sensations psychologique, spirituelle. C'est le grand secret des postures.
L'idée aussi de s'échauffer et faire des petites postures pour arriver à une "reine" est de même nature, quelque chose où tout est connu d'avance, où le mental ne se fera jamais dépasser, car il est dans une logique, un film de plus.
La séance ne se prépare pas, elle obéit au silence et aux énergies présentes. Alors l'idée d'une posture "reine" n'a aucun sens dans la vision du Yoga.

Chaque posture est totale, rien à rajouter ou enlever par rapport à une autre posture ou technique, on l'a prend, on la garde (longtemps !!!), on revient et on laisse la trace disparaitre dans une assise qui nous permet de vivre la posture pendant encore longtemps immobile, car une fois l'énergie mise en place elle garde une forte inertie, sortie de la contrainte physique de la posture elle va se révéler à nous dans la posture assise neutre.
Alors on revient de la posture comme on l'a prise, puis une fois dans la posture assise on ne bouge plus, même si on sent des tiraillements, ils font partis de toute la structure.
S'il y a des idées ou des mouvements mentaux, on peut utiliser HamSa et suivre la respiration dans la colonne vertébrale qui monte à l'inspire et descend à l'expire.
La conscience va suivre l'énergie, si tout est calme et aller dans ce lieu mis en lumière par la posture pour s'identifier au lieu qui vibre et rayonne. Par identification on perçoit le lieu, si l'énergie est forte, résultante de la posture, du pranayama et de la concentration, le souffle cessera dans le lieu et la subjugation sur le lieu sera puissante...
Cela est l'explication de la 3ème partie des Yoga Sutra de Patanjali : III De la puissance du Yoga.
Puis l'énergie redevient, neutre et chaotique, alors il est temps d'entrer dans un nouveau monde !

Il devient, alors, impensable qu'une posture puisse être amplifiée par une autre, car il convient d'entrer dans un état où la forme, les traces psychologiques, les sentiments, l'idée de ce que nous sommes, la conceptualisation de notre personnage aient totalement disparu pour laisser apparaitre en nous de nouvelles formes et les expérimenter avec la plus grande neutralité.
Chemin faisant le pratiquant perd de plus en plus sa forme "humaine" et son esprit s'ouvre avec les énergies fortes que les postures proposent, le passage d'une forme à une autre permet au Yogi de découvrir toute la création en lui, de se libérer de toutes ses formes et de toutes ses traces et de remonter à la source en éveillant ses énergies qui révèleront Sa Conscience.

Dans ce niveau de pratique il devient logique que la contre-posture n'a plus aucun sens, elle n'a plus à enlever quelque chose de négatif, puisque tout ce qui est à vivre ne peut être que positif car c'est bien la profondeur qui est recherchée. Le pratiquant est entré dans le Yoga avec comme idée fondamentale, celle de ne plus considérer la pratique du Yoga comme quelque chose de nocif pour son corps ou son esprit dans toutes les techniques. S'il n'a pas cette conviction très forte il ne pourra pas avancer sur le chemin et prendre les risques réels que le chemin réserve à ceux qui s'y aventurent et deviennent ainsi de "véritables" Yogi.

 

Bonne Pratique !

 

On en parle ici : Forum sur l'idée de la contre pose.

 

 

 

 

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